Qui peut vraiment bénéficier de la voiture à 100 € par mois ?

Des chiffres qui claquent plus fort qu’un klaxon dans un tunnel : à peine lancée, l’offre de voiture électrique à 100 euros par mois n’a concerné qu’une poignée de foyers. À la manœuvre, un faisceau de règles précises, revenus plafonnés, situations professionnelles encadrées, zones de résidence triées sur le volet. Ouvriers, aides-soignantes, habitants de territoires oubliés du transport collectif : une minorité a décroché la clé. Pour le reste, la porte reste fermée, et la file d’attente ne cesse de s’allonger.

Pour obtenir cette location longue durée, il faut franchir des plafonds de revenus, présenter une composition familiale précise et cibler uniquement certains modèles électriques, tous rigoureusement choisis. L’offre fait carton plein : la demande explose, mais le nombre d’élus reste limité. Résultat, la file s’étire, la déception aussi.

Leasing social à 100 € en 2025 : ce qui change et comment ça fonctionne

Lancé début 2024, le leasing social s’est invité dans le quotidien de nombreux Français. 50 000 foyers ont déjà pu s’installer derrière le volant d’une voiture électrique pour 100 euros par mois. À partir de septembre 2025, le dispositif change de braquet : il sera financé par les certificats d’économie d’énergie (CEE), avec une enveloppe de 369 millions d’euros, et non plus par l’État.

Le principe, lui, reste inchangé : souscrire à une location longue durée (LLD) ou une location avec option d’achat (LOA), c’est pouvoir rouler en voiture électrique neuve, sans apport au départ, pendant au moins trois ans. À terme, libre à chacun de racheter son véhicule. Pour la majorité des modèles, la mensualité reste à 100 euros, même si certains passent à 150 euros. L’inscription se fait via une plateforme en ligne gouvernementale ou directement chez les constructeurs partenaires.

Pour 2025, plusieurs évolutions marquent la nouvelle mouture :

  • Aide par véhicule réduite à 7 000 ou 7 380 euros, contre 13 000 euros en 2024.
  • Cumul possible avec le bonus écologique, mais la prime à la conversion reste non cumulable.
  • Objectif de 50 000 bénéficiaires par an, avec priorité aux foyers à faibles revenus et aux habitants des zones à faibles émissions.
  • Liste des modèles éligibles recentrée sur les véhicules électriques européens, soumis à des critères précis de prix, d’autonomie et de poids.

Ce dispositif s’inscrit dans la trajectoire de la transition écologique en France, pour accélérer l’adoption de la voiture électrique. L’ADEME veille au respect des règles environnementales et au bon déroulement de l’opération. Mais face à l’afflux de demandes et à la rareté des véhicules, la sélection est stricte.

Qui peut bénéficier de cette offre avantageuse ?

Ce leasing social s’adresse avant tout aux ménages modestes. Pour être éligible, il faut afficher un revenu fiscal de référence inférieur à 16 300 euros par part pour 2025. Ce seuil réserve l’accès à ceux qui n’auraient jamais envisagé la voiture neuve, même avec les aides traditionnelles.

Mais le critère financier ne suffit pas. Il faut prouver que la voiture est indispensable pour se rendre au travail : au moins 15 kilomètres séparent le domicile du lieu d’emploi, ou 8 000 kilomètres parcourus chaque année, à justifier. Cette règle cible celles et ceux pour qui l’absence de véhicule bouleverse l’organisation familiale. De plus, une attention particulière est portée aux habitants des zones à faibles émissions (ZFE) : 5 000 voitures leur sont réservées en 2025, pour hâter la transition dans les grandes agglomérations.

Pour valider leur dossier, les demandeurs doivent réunir plusieurs documents administratifs : avis d’imposition, attestation de l’employeur, justificatif de domicile, permis de conduire, RIB. L’assurance et l’installation d’une borne de recharge restent à la charge de chacun. La sélection s’opère selon des quotas et des priorités, fixés par la plateforme centrale et les distributeurs partenaires, avec la priorité donnée aux foyers les plus fragiles ou vivant dans les zones soumises à des restrictions de circulation.

Famille souriante avec voiture sur rue résidentielle ensoleillee

Modèles de voitures accessibles : quelles options concrètes pour les bénéficiaires ?

En pratique, ce leasing social concerne des voitures électriques neuves ou très récentes produites en Europe, avec des critères stricts : prix inférieur à 47 000 euros, moins de 2,4 tonnes, autonomie minimale de 200 kilomètres. Les véhicules issus de constructeurs chinois sont écartés, ce qui recentre l’offre sur les marques européennes.

Dans la réalité, les bénéficiaires découvrent un choix allant de la citadine compacte à la familiale. Renault propose la Twingo E-Tech, la Megane E-Tech ainsi que la nouvelle Renault 5 E-Tech. Citroën met en avant l’ë-C3 et l’ë-C4, Peugeot la e-208 et la e-2008, Fiat la 500e et la 600e, tandis qu’Opel, Jeep ou Lancia, toutes du groupe Stellantis, enrichissent la sélection. S’ajoutent la Hyundai Kona Electric, la Nissan Leaf ou la Volkswagen ID.3, sous réserve d’un assemblage européen.

Pour illustrer les possibilités ouvertes en 2025, voici une sélection de modèles proposés :

  • Renault Twingo E-Tech
  • Citroën ë-C3
  • Peugeot e-208
  • Fiat 500e
  • Opel Corsa Electric
  • Hyundai Kona Electric
  • Dacia Spring

Le choix dépendra des stocks, du réseau de concessionnaires et surtout de la capacité de production des usines. Le loyer mensuel varie de 100 à 150 euros, hors assurance et hors coût d’installation de la borne de recharge. Un crédit d’impôt de 500 euros peut alléger la note pour l’installation à domicile. Le bonus écologique est compatible avec ce dispositif, mais la prime à la conversion ne s’additionne pas.

Dans la France des listes d’attente et des priorités, la voiture à 100 euros par mois ressemble à une promesse réservée à quelques-uns. Entre la volonté d’accélérer la mobilité électrique et la réalité des quotas, beaucoup restent sur le quai, le regard tourné vers la route qui s’ouvre devant eux.

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