En France, une banque peut décider de clôturer un compte courant sans fournir de justification, à condition de respecter un préavis de deux mois. Cette situation demeure légale, même si le titulaire du compte n’a commis aucune irrégularité. Certaines clôtures dites « abusives » sont contestées devant les tribunaux, notamment lorsque les règles de notification ou de délai ne sont pas respectées.
La loi encadre strictement les procédures, mais la protection du consommateur reste imparfaite face à la diversité des pratiques bancaires. Les recours existent, mais leur efficacité dépend du respect de certaines démarches précises et des preuves détenues par le client.
Clôture abusive de compte courant : de quoi parle-t-on exactement ?
La fermeture d’un compte courant à l’initiative de la banque, sans motif réel, porte le nom de clôture abusive. Les établissements disposent d’un droit de résilier unilatéralement, mais ce droit s’exerce dans un cadre strict : il faut respecter un préavis d’au moins deux mois et adresser une notification écrite au client. Un simple email ou un appel téléphonique ne suffisent pas. Si la procédure n’est pas suivie, la fermeture du compte devient contestable, même sans explication sur le fond.
La notion de clôture abusive de compte s’étire souvent entre des motifs flous et des pratiques discutables. Client jugé « à risque », mouvements jugés trop rares, soupçons mal étayés de blanchiment : les prétextes ne manquent pas. Mais quand une banque coupe l’accès sans respecter la règle, le client se retrouve du jour au lendemain sans carte, sans chéquier, parfois même sans possibilité de récupérer ses fonds. Les conséquences sont concrètes, immédiates, parfois lourdes.
Voici les situations qui reviennent le plus souvent dans les litiges liés à la clôture de compte :
- Notification absente ou trop vague
- Préavis non respecté
- Frais de clôture prélevés sans justification
Ces cas alimentent de nombreux contentieux. Un compte fermé dans la précipitation peut entraîner des paiements rejetés, des incidents bancaires en cascade et une réputation entachée. Dans ces circonstances, la banque peut être tenue pour responsable, surtout si la fermeture provoque une perte financière. Les démarches judiciaires existent, mais il faut s’armer de patience. Fermer un compte ne se limite pas à une formalité administrative : pour le client, c’est parfois une véritable épreuve, dont les conséquences sont rarement prises à la légère par les tribunaux.
Quels sont vos droits face à une fermeture imposée par la banque ?
Lorsqu’une banque décide de mettre fin à la relation, elle doit respecter la procédure prévue par la loi. Le préavis de deux mois est la règle, sauf exception. La notification doit absolument prendre la forme d’une lettre recommandée avec accusé de réception : c’est la seule façon de formaliser la clôture d’un compte bancaire. Un courriel n’a aucune valeur pour cette démarche.
Durant la période de préavis, vos services bancaires restent ouverts : carte, virements, accès à votre espace en ligne… rien ne doit être coupé brutalement. Le versement du solde n’est pas une faveur de la banque, mais une obligation. À la date de fermeture, vous devez récupérer l’intégralité de vos fonds, une fois les opérations en cours réglées. Aucun frais de gestion ou de clôture ne peut être facturé, sauf si votre convention de compte le prévoit clairement.
Pour faciliter la transition, le service mobilité bancaire prend le relais et permet de transférer automatiquement vos prélèvements et virements vers une autre banque. Dès que votre banque vous informe de la fermeture, activez ce service pour maintenir la continuité de vos paiements.
Le droit au compte vous protège : si aucune banque n’accepte d’ouvrir un nouveau compte, la Banque de France désignera une agence obligée de vous accueillir. Préservez chaque document, suivez les délais, surveillez les mouvements sur votre compte jusqu’au dernier centime. Une fermeture de compte ne doit jamais vous mettre hors-jeu.
Les recours possibles en cas de clôture jugée injustifiée
La fermeture d’un compte courant sans motif ou sans respect du préavis crée souvent son lot de frustrations. Un jour, le client apprend que le compte est clôturé ; l’explication, elle, tarde ou ne vient jamais. Pourtant, la banque doit fournir des précisions si vous les réclamez. En cas de réponse évasive ou d’absence de réponse, il existe plusieurs leviers d’action.
La première démarche consiste à envoyer une réclamation écrite au service client de votre banque. Conservez précieusement tous les échanges et justifiez chaque envoi. Si l’établissement ne répond pas ou si sa réponse ne vous satisfait pas, saisissez le médiateur bancaire. Ce tiers indépendant analyse gratuitement votre dossier et propose une solution, étape obligatoire avant toute démarche judiciaire.
Si le litige persiste, il reste possible de saisir le tribunal judiciaire. Les clients qui s’estiment victimes d’une clôture abusive peuvent demander réparation pour le préjudice subi. La procédure peut être longue et complexe, mieux vaut donc toujours tenter une résolution amiable en premier lieu.
Voici les étapes clés à suivre pour faire valoir vos droits :
- Adresser une réclamation écrite au service client
- Saisir le médiateur bancaire
- Engager une action en justice si nécessaire
La Banque de France ne peut intervenir que pour garantir l’accès à un compte bancaire, pas pour juger la validité de la fermeture. En cas de clôture de compte contestée, chaque action doit être soigneusement documentée. Les recours existent, mais ils exigent méthode et ténacité.
Protections légales et dispositifs d’accompagnement pour les consommateurs
La législation française encadre les droits des titulaires de compte bancaire. Sur tout le territoire, le droit au compte s’impose à chaque banque. Si votre demande d’ouverture est refusée ou si un compte est fermé, la Banque de France désigne automatiquement un nouvel établissement pour vous accueillir. Ce principe s’applique aussi bien aux particuliers qu’aux entrepreneurs, que ce soit pour un compte courant ou une clôture de compte professionnel.
Le service mobilité bancaire prend en charge le transfert de vos opérations habituelles (prélèvements, virements, salaire). Il accompagne toutes les clôtures de compte, limite les risques d’incidents et assure la continuité de vos services. La banque doit restituer vos fonds sans attendre, sauf si un litige ou une opposition en empêche le versement. Les comptes inactifs ne font pas exception : si le titulaire ne se manifeste pas, les avoirs sont transférés à la caisse des dépôts après dix ans.
Dans le cadre d’une succession, le notaire gère la répartition des montants entre héritiers. La loi veille à ce que ce processus reste transparent et évite les blocages abusifs. Si besoin, les associations de consommateurs ou la Banque de France peuvent être sollicitées pour faire valoir vos droits.
Les principaux dispositifs de protection à connaître sont les suivants :
- Droit au compte garanti par l’État
- Transfert facilité par le service mobilité
- Sécurisation des avoirs transférés à la caisse des dépôts
Face à une fermeture de compte, la vigilance et la connaissance de vos droits font toute la différence. La page se tourne, mais rien n’empêche de rebondir avec assurance sur un nouveau chapitre bancaire.


