La plupart des hausses annuelles du marché boursier se concentrent sur quelques semaines seulement. Selon une étude de Fidelity, près de 60 % des gains du S&P 500 entre 1990 et 2020 ont été réalisés entre novembre et avril, tandis que la période estivale affiche traditionnellement des rendements plus faibles.
Certaines stratégies privilégient l’achat d’actions à la fin de l’automne ou lors de phases de correction, misant sur des tendances cycliques observées depuis plusieurs décennies. Pourtant, des anomalies comme le rallye de fin d’année ou l’effet septembre continuent de surprendre, rendant la recherche du moment idéal particulièrement complexe.
Les saisons boursières : ce que révèlent les tendances historiques
La bourse ne s’arrête jamais mais elle bat au rythme des saisons, et les investisseurs le savent bien. Loin d’être une vue de l’esprit, la saisonnalité s’observe année après année : la période de novembre à avril s’impose comme la plus favorable, avec un rendement moyen qui surclasse largement celui des mois de mai à octobre. Ce n’est pas un hasard si les opérateurs aguerris gardent un œil attentif sur ces cycles, car le timing peut transformer une performance ordinaire en gain solide.
Si ce découpage saisonnier s’impose, c’est que plusieurs forces entrent en jeu. Résultats d’entreprises, décisions de politiques monétaires, réajustements de fin d’année, annonces économiques : tout s’enchaîne et crée des fenêtres d’opportunités, ou à l’inverse, des périodes de tension. Il suffit d’observer la nervosité qui s’empare souvent des marchés en septembre et octobre pour comprendre que la volatilité n’est pas qu’une abstraction. Elle offre parfois des prix attractifs à ceux qui osent, mais oblige aussi à la prudence.
Pour mieux cerner ces mouvements, voici comment s’organisent les saisons boursières :
- Novembre à avril : période où les actions affichent généralement leur meilleur visage, portée par une confiance renouvelée et des flux d’investissement constants.
- Mai à octobre : phase souvent surnommée “sell in May and go away”, marquée par des hausses plus timides et une instabilité plus marquée.
Regarder dans le rétroviseur n’offre aucune certitude, mais cela donne des repères concrets. Les sociétés de gestion comme les particuliers ajustent souvent leur stratégie pour coller à ces cycles. Même si le marché aime déjouer les pronostics, il ne cesse de rappeler que les grandes tendances saisonnières restent d’excellents signaux pour qui cherche à optimiser ses décisions d’investissement.
Quels sont les mois à privilégier (ou à éviter) pour acheter ou vendre des actions ?
Déterminer le meilleur mois pour acheter des actions relève plus de l’observation rigoureuse que de la formule magique. Les données parlent d’elles-mêmes : les mois de novembre à avril sortent régulièrement du lot sur les grands indices mondiaux. Cette séquence concentre la majorité des hausses, profite de publications de résultats clés, et bénéficie des arbitrages annuels réalisés par les gérants.
À l’inverse, la période de mai à octobre invite à la prudence. La fameuse maxime “sell in May and go away” ne date pas d’hier : sur cette tranche du calendrier, les gains se raréfient, les reculs sont plus fréquents et la volatilité fait souvent la loi. Septembre, réputé pour ses performances décevantes, et octobre, redouté pour ses soubresauts, font figure de rappels à l’ordre pour les plus téméraires.
Pour clarifier l’impact de la saisonnalité, voici deux fenêtres temporelles à garder en tête :
- Novembre-avril : segment privilégié pour renforcer progressivement ses positions, en profitant d’un climat plus porteur.
- Mai-octobre : période à surveiller de près, à envisager surtout pour sécuriser des gains ou réajuster son exposition au risque.
Les adeptes du market timing s’appuient sur ces tendances pour ajuster leur feuille de route. Pourtant, il ne s’agit pas de viser un point d’entrée parfait, mais de construire une stratégie robuste, où gestion du risque et discipline priment. Saisir le bon timing est un art, un équilibre entre l’analyse des cycles et l’écoute attentive des signaux envoyés par le marché.
Stratégies concrètes pour profiter des cycles du marché toute l’année
Penser en termes de cycles, c’est bien ; agir, c’est mieux. La gestion de portefeuille efficace commence par la diversification. Plutôt que de chercher la fenêtre idéale, mieux vaut répartir son capital entre plusieurs classes d’actifs : actions, obligations, immobilier coté, et conserver un peu de liquidités pour saisir les opportunités lorsque le marché se retourne. Cette approche atténue les à-coups, sans rogner sur le potentiel de croissance.
Mettre en place une stratégie d’investissement en plusieurs étapes peut aussi changer la donne. Investir à intervalles réguliers, via un plan d’achats programmés, permet de lisser le prix d’entrée et de diminuer le risque d’acheter au mauvais moment. Cette méthode discipline l’allocation et met la psychologie de l’investisseur à l’abri des emballements passagers.
Il reste utile d’anticiper les fenêtres saisonnières : sur la période novembre-avril, accroître son exposition au marché actions peut se justifier, à condition de respecter son profil de risque. Quand l’été arrive et que la volatilité remonte, ajuster le portefeuille s’impose souvent : alléger sur les valeurs cycliques, privilégier les secteurs solides ou sécuriser une partie des gains sur des supports plus stables, y compris l’assurance vie.
Enfin, l’arbitrage sectoriel fait la différence. Certains segments du marché profitent de la saisonnalité, tandis que d’autres résistent mieux aux turbulences. L’analyse des données historiques aide à prendre les bonnes décisions : ajuster la pondération, surveiller les niveaux de valorisation et rester mobile face aux changements de tendance.
Pour traverser ces saisons boursières, il convient aussi de choisir un courtier bourse fiable, de vérifier que les produits choisis offrent assez de liquidité, et de garder une vision à long terme. Car le moment marché horizon ne se résume jamais à une question de calendrier.
En bourse comme dans la nature, chaque saison a son propre tempo. Tirer parti de ces cycles, c’est accepter que l’idéal n’existe pas, mais que le bon sens allié à la régularité finit souvent par faire la différence.